Le ciel s'est figé, les rues ont perdu leurs couleurs, et les gens arborent des visages crispés, les lèvres serrées, dans leurs sombres manteaux d'hiver. Un souffle glacial semble avoir ralenti le temps, empêché la naissance d'un moindre sentiment. Encore. Le monde s'endort. Encore. Et tout ce cinéma a comme une goût de fin du monde. Et moi je déambule, là, au milieu des ombres, je m'articule encore, je cours après le temps, je larmoie en silence. Il n'est plus temps. Affronter ton éternelle absence fut l'une des choses les plus difficiles à supporter. Chaque année, un peu plus douloureusement, je me traîne, je ressace, m'obstinant à espérer, refusant d'oublier. C'est dure tu sais, de lutter contre les sentiments. Un tapis de larmes s'écrase sur les trottoirs, j'ai les yeux brouillés et tout m'opresse. Pas un sourire autour de moi. Pas un murmure. Le monde est mort. Mais mon coeur, lui, bat encore. Et je suis seule. Et mon coeur bat toujours. Dans un dernier effort.
L'infini, je sais, c'est presque rien & ça se finit, au p'tit matin.
Mais l'infini, tu sais, c'est déjà bien..
C'est toute la nuit. Et puis plus rien.
Je regarde le Ciel, les mains, tendues vers toi.
Mon Dieu, si elle t'appelle, parle lui, de moi..