Vendredi 6 novembre 2009 à 23:29

C'est douloureux l'hiver. C'est douloureux. Le monde est vide, et dehors, tu es seule. Toujours. Et tu te bats contre le froid, et personne n'intervient. Tu te bats. A ta façon. A couches de laines. Cet hiver là, le froid ne me faisait plus rien. Je me laissais aller à un tout autre combat. Mon coeur était glacé, déjà, et le sang dans mes veines cessa de s'écouler je crois. Je marchais, machinalement, parce qu'il faut bien aller quelque part. Il faut bien. Par ce que le jour où tu t'arrêtes, en fait, c'est le jour de ton départ. La fin. La mort. ça fait peur, n'est-ce pas ? Assez peur pour m'empêcher de renoncer en tout cas. Alors j'avançais. De travers. A pas lents. Plus personne ne m'attend. Le froid me giflait les joues et me brûlait les doigts. Mais le froid, qu'est-ce que c'est, à côté du trépas d'un coeur trop amoureux ? J'avais des larmes pleins les yeux. Pas parce que j'étais triste. Quand je suis triste, je fais l'effort de sourire. Je pleurais juste pour évacuer le peu de choses qu'il me restait. Pour être sûre d'être bien vide. De l'intérieur. Ne plus penser. Ne plus entendre cette fois qui se cognait à mes tympans. Et oublier ces vieilles images, ces vieux souvenirs, qui tourbillonnaient incessament.
- Bonne année mademoiselle..
Bonne année. Oui. Merci monsieur. Elle ne sera certainement pas pire que celle qui vient de finir. Il est drôle lui. Avec son sourire inquiet pour une inconnue bien paumée. En mal du pays. Mal de lui. Il est contagieux, son sourire. L'année commencerait presque bien. Merci monsieur.

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Mardi 3 novembre 2009 à 1:36

Je t'aimais. Je t'aimais, tu étais toute ma vie. Un soleil en hiver, un vent frais en été, la lumière de mes nuits, le rêve de mes insomnies. Je t'aimais. Et ça n'a pas suffit. Tu es parti. Tu es parti, tu m'as laissé, là, sur le bas côté. Le coeur ouvert, le coeur en sang, les yeux brouillés, l'esprit vidé. J'ai erré dans ma vie durant des jours, des semaines et des mois. J'ai traîné mes pieds machinalement, sans savoir où aller. J'ai pleuré à m'en noyer les yeux, à m'en creser les joues. Chaque matin j'ai cherché, ton odeur dans les oreillers. Chaque matin. J'ai cherché à entendre ta voix, j'ai voulu retrouver dans la foule, ton regard, ton sourire. La chaleur de ton corps, la douceur de tes doigts. Je n'ai vécu que pour toi. Pendant des mois. C'était la nuit en plein jour, une éternelle éclypse. Ma vie avait un goût de fin du monde. L'apocalypse de mon coeur.
Un jour, le soleil s'est à nouveau levé. Je me suis réveillée, sans un regard sur l'autre côté du lit. Ton côté. Mes yeux secs, mon coeur vide. J'ai relevé la tête. J'ai appris à ne pas regardé en arrière. Et j'ai avancé. J'ai appris à oublier mes sentiments, à oubliers mes souvenirs. Les refouler. Toujours. Toujours. Et à sourire à la vie. Comme on dit. Le temps ferme toutes les blessures , même s'il ne nous épargne pas quelques cicatrices. Ainsi, il suffit d'un détail, pour qu'une larme s'échappe, au milieu d'un mensonge. Une chanson personelle. Notre chanson. Un endroit trop marquant. Une évocation innocente. Mon bonheur n'est qu'un sursit. Un mot de travers et c'est reparti. Mon coeur dans la mélancolie.

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Lundi 2 novembre 2009 à 2:26


C'était vendredi, c'était à midi, on était sur le quai 21 de la gare montparnasse. Elle est arrivée, son grand sourire aux lèvres, et sa valise dans la main droite. Et on est parti. On est parti pour son premier voyage à Paris, sa première entrée dans ma vie, ma vie d'ici. Peut-être pas la plus belle. Et on a fait ce que je ne ferais avec personne d'autre qu'elle. Parce qu'elle est la seule. D'abord, elle est la seule à ne m'avoir jamais déçue. Jamais vraiment. Et elle est la seule avec qui ça durera encore longtemps. On repart pour 1O ans, oui ? (:
C'est simple tu sais. Passer une journée avec elle, c'est passer une journée avec un regard tout nouveau. C'est voir la vie d'une toute autre façon. C'est se faire passer pour des membres de la télévision pour pouvoir faire des photos dans les magasins. Et on nous croit. C'est marcher dans les rues de Paris, bras dessus- bras dessous, les yeux grands ouverts sur un Paris redécouvert. Paris sous les étoiles de la nuit, nos rires entremêlés, dans la musique de fond des petites ruelles bondée de monde. Mais au milieu des gens, on était seules. Et pour une fois, ça ne faisait rien. Et puis c'est aussi danser dans le noir, à 2H du matin, sur des vieux tubes des années 8O. Ne pas être ridicules pour autant. S'endormir tout à coup, ma tête contre son épaule, dans mon lit trop petit. Et lui foutre des coups de coude toute la nuit. (: Se rappeler les bons souvenirs. Les plus poussiéreux, les pires chamailleries devenues finalement si futiles à nos yeux.
On est lundi, il est deux heures et demi. Elle dort à côté, et dans 11H, elle reprendra le train et me laissera là, les bras ballants. Seules au milieu des gens. Je l'aime cette fille. Je l'aime. Ma meilleure amie. (:

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Lundi 19 octobre 2009 à 21:23

http://wannaxchange.cowblog.fr/images/26259497201.jpg- C'est fini...
C'est fini. Ce sont des mots bien légers, trop légers pour exprimer le poid qui s'est écrasé contre mon coeur au moment où ils furent prononcés. Lourds de sens, en réalité. C'est fini. J'ai fermé les yeux. J'ai fait demi tour, et je suis partie, j'ai claqué la porte en silence, et je suis parti. J'ai marché, doucement, dans la nuit, dans le froid de cet hiver glacial, j'ai marché, de plus en plus vite, le visage brisé par ces violentes rafales qui me griffaient les joues. Je n'avais nul part où aller, je n'y réfléchissais pas, je marchais, les yeux ternes et sans âme, sans larmes, aucune.
Ne pas penser. C'est difficile de mettre fin à ces souvenirs  incessants qui vont et viennent et circulent dans mes veines en me glaçant le sang. J'ai ton sourire collé au coeur, tant que c'est le cas, je n'ai pas peur. Et ton rire raisonne et se fond dans ma mélancolie. Bientôt j'oublierais ta voix chantante et tes yeux grands ouverts sur le monde. C'est fini.
Je me suis échouée dans le hall obscure et glacé d'un vieil immeuble aux murs démolis par le temps, comme le temps démolira mes souvenirs. Je ne veux pas t'oublier. Je me suis assise sous les boîtes aux lettres, l'une d'elles arborait fièrement son nom. Je l'ai appelé. Il est descendu. Il avait toujours cet air sûr de lui, et sûr de moi, les cheveux en bataille et la chemise ouverte, je l'avais réveillé. Je sais. Il n'a rien dit. Dans ces cas là, il n'y a rien à dire. Le silence exprime parfaitement ce que l'on peut ressentir. Le néant, un grand vide, là, tout au fond de soi, un vide qui ne sera plus jamais comblé. Il s'est tu, et il m'a serré contre lui. J'ai glissé ma tête contre sa nuque, et une larme m'a échappé, glissant contre ma joue, jusqu'au coin de mes lèvres, avant de s'écraser contre son épaule.
- C'est fini tu sais...
- Oui. Je sais. Je suis là.

 

Dimanche 18 octobre 2009 à 12:52

Comme si l'on devait mourir demain.
Prend moi avec toi. Oui vas-y, on prend trois fringues et nos coeurs ébrêchés, et on s'en va. On se barre, on court après le temps, on vise le bout du monde. Le bout du monde, cest pas si loin tu sais, il suffit de partir tôt, et de ne pas s'arrêter. Ne plus laisser le soleil se coucher. Viens on s'en va, et on recommence une vie. On reprend tout à zéro, on se laisse une seconde chance. La huitième. La dernière.
Comme si l'on devait mourir demain.
Dis moi que tu m'aimes, dis le moi encore, j'ai oublié le son de ces mots, glissant entre tes lèvres. Sers moi contre ton corps, sers moi à m'en étouffer le coeur, je veux sentir ton odeur, je veux sentir ton amour, au plus profond de mes entrailles, je veux entendre ton coeur battre, le tiens contre le miens, tous deux à l'unisson, Ton souffle contre mon cou, tes mains contre mes hanches, sers moi, prend moi, on s'en va.
On n'a plus rien à faire ici.
Demain, on n'est plus là.
On oublie le passé, les souvenirs oppressants, les bons moments vécus auparavant, la nostalgie d'un bonheur écourté, l'amertume d'une histoire brisée. On oublie, on recommence, on avance. De toute façon demain, on n'en aura que faire, quand on n'aura plus rien que le vent pour nour porter par delà les falaises, les rochers, l'océan.
Oui vient, on s'en va. Le bout du monde n'est plsu très loin, j'apperçois déjà l'infini. Il y a le ciel, il y a la mer, et des étoiles échouées dans l'eau, et l'écume dans les nuages dessine abilement nos visages. Immortels. C'est notre dernier jour tous les deux, je veux le vivre pleinement, les yeux dans les yeux, la main dans la main, rester tout contre toi jusqu'à la fin. C'est notre dernier jour tous les deux, et je ne veux plus rien rater. On a échoué trop souvent, mais demain n'est plus recommencement. Je m'égare dans tes bras doucement, je suis bien, je me tais, je te sens. L'amour dans un silence, et puis plus rien. J'ai vécu, j'ai aimé je suis parti, une journée pour une vie.

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