- C'est fini...
C'est fini. Ce sont des mots bien légers, trop légers pour exprimer le poid qui s'est écrasé contre mon coeur au moment où ils furent prononcés. Lourds de sens, en réalité. C'est fini. J'ai fermé les yeux. J'ai fait demi tour, et je suis partie, j'ai claqué la porte en silence, et je suis parti. J'ai marché, doucement, dans la nuit, dans le froid de cet hiver glacial, j'ai marché, de plus en plus vite, le visage brisé par ces violentes rafales qui me griffaient les joues. Je n'avais nul part où aller, je n'y réfléchissais pas, je marchais, les yeux ternes et sans âme, sans larmes, aucune.
Ne pas penser. C'est difficile de mettre fin à ces souvenirs incessants qui vont et viennent et circulent dans mes veines en me glaçant le sang. J'ai ton sourire collé au coeur, tant que c'est le cas, je n'ai pas peur. Et ton rire raisonne et se fond dans ma mélancolie. Bientôt j'oublierais ta voix chantante et tes yeux grands ouverts sur le monde. C'est fini.
Ne pas penser. C'est difficile de mettre fin à ces souvenirs incessants qui vont et viennent et circulent dans mes veines en me glaçant le sang. J'ai ton sourire collé au coeur, tant que c'est le cas, je n'ai pas peur. Et ton rire raisonne et se fond dans ma mélancolie. Bientôt j'oublierais ta voix chantante et tes yeux grands ouverts sur le monde. C'est fini.
Je me suis échouée dans le hall obscure et glacé d'un vieil immeuble aux murs démolis par le temps, comme le temps démolira mes souvenirs. Je ne veux pas t'oublier. Je me suis assise sous les boîtes aux lettres, l'une d'elles arborait fièrement son nom. Je l'ai appelé. Il est descendu. Il avait toujours cet air sûr de lui, et sûr de moi, les cheveux en bataille et la chemise ouverte, je l'avais réveillé. Je sais. Il n'a rien dit. Dans ces cas là, il n'y a rien à dire. Le silence exprime parfaitement ce que l'on peut ressentir. Le néant, un grand vide, là, tout au fond de soi, un vide qui ne sera plus jamais comblé. Il s'est tu, et il m'a serré contre lui. J'ai glissé ma tête contre sa nuque, et une larme m'a échappé, glissant contre ma joue, jusqu'au coin de mes lèvres, avant de s'écraser contre son épaule.
- C'est fini tu sais...
- Oui. Je sais. Je suis là.
- Oui. Je sais. Je suis là.